Général
Assassin's Creed nous entraîne en Terre Sainte à la fin du XIIème siècle lors de la Troisième Croisade, "la croisade des Rois". L'époque n'est donc guère paisible dans ces régions déchirées par la guerre et les manigances géopolitiques. Altair, notre héros, évolue ainsi dans ce contexte pour le moins délicat en tant que membre de la confrérie des assassins. Impétueux et trop sûr de lui, ses actes vont vite avoir des conséquences dramatiques en mettant en grand danger les siens. Il devra donc se racheter en prouvant son entière dévotion à la confrérie et se voit déchu de son rang et contraint d'obéir sans mot dire aux moindres désirs de son maître. Le voici du coup entre Damas, Acre et Jérusalem, une liste noire de neuf noms en sa possession : ses neuf futures victimes...
Héros déchu, contexte trouble, personnages ambigus... Ubisoft Montréal n'a pas lésiné sur les artifices scénaristiques pour mettre sur pied une trame complexe et intéressante pour Assassin's Creed. Plongé dans ce lointain passé sous les traits d'Altair, on se sent vite un peu perdu au milieu de ces tensions politiques entre Templiers, Anglais et Sarrazins, avec en plus la sensation de plus en plus tenace de n'être qu'un vulgaire pion sur un échiquier qui nous dépasse totalement. Le jeu, en tout cas, ne se prive pas de développer tout cela lors de nombreuses cut-scenes offrant aussi bien des têtes-à-têtes avec des membres de votre confrérie, des discussions épiées au détour d'une promenade dans les villes ou, plus original, en "dialoguant" avec vos victimes avant qu'elles ne rendent leur dernier souffle. Généralement, le jeu vous laissera le contrôle de la caméra ou/et d'Altair pendant ces moments, histoire qu'ils conservent un semblant de dynamisme et pour vous occuper un peu également, mais il n'empêche que cette tendance au blabla pourra agacer les impatients, d'autant que le jeu ne permet pas de les zapper. Quoi qu'il en soit, Assassin's Creed réussit à planter un décor crédible et mature vraiment intéressant à découvrir et explorer.
Il n'aura, bien sûr, échappé à personne qu'Assassin's Creed cachait aux joueurs un mystère important au sujet de son background. Mais, comme cela commençait à devenir prévisible, celui-ci n'est finalement pas si estomaquant que cela. Ceux qui s'attendaient à incarner Raiden à la place de Snake ou un Covenant à la place de Master Chief risquent de trouver le twist un peu décevant. En fait, le vrai problème vient du fait que ce fameux secret est dévoilé bien trop tôt dans l'aventure et que, même s'il apporte un certain rythme à l'ensemble, il aurait sans doute été plus malin de le garder au chaud quelques heures afin de conserver l'effet de surprise. On évitera d'en dire plus pour éviter de spoiler inutilement, mais tout cela manque de subtilité et de finesse, comme si cet aspect du jeu avait été traité à la va-vite au dernier moment. Preuve, en tout cas, qu'il vaut mieux avoir du répondant quand on fait à ce point son malin.
Beaucoup de chose a dire mais c'est vite dit^^
La note
17 pour la note
Encore fragile sur certains aspects, Assassin's Creed n'atteint sans doute pas la perfection. Quelques incohérences dans les réactions des gardes, une mécanique de jeu répétitive ou un artifice scénaristique pas très bien employé sont autant de bémols qui jouent contre lui. Pour autant, comment ne pas craquer devant l'agilité, la souplesse, la classe de son héros capable d'évoluer aussi librement dans des cités immenses et crédibles ? Comment ne pas saluer l'intuitivité de la maniabilité qui rend l'aventure aussi jouable que spectaculaire ? Certains buteront sans doute contre un titre qui laisse énormément de liberté tout en encadrant parfois beaucoup le joueur, et on peut les comprendre. Mais l'expérience qu'il propose n'en sera pas moins captivante et bluffante pour ceux qui sauront se concentrer sur ses indéniables qualités et composer avec ses défauts de jeunesse. Bien qu'imparfait, Assassin's Creed est sans doute l'une des expériences ludiques les plus marquantes de l'année.